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HÉLOÏSE BARIOL

LUDIVINE MABIRE

JADE MOULIN

ACADEMIX #1, un programme d’Éducation Artistique et Culturelle (2022-2023)

 

 

Un mix, c’est un mélange de plein de choses pour créer autre chose d’intéressant - exprès ou pas d’ailleurs -, une salade, un cocktail, une mixture. ACADEMIX, c’est un mix à l’Académie (site du SHED à Maromme). La méthode paraît simple comme ça, mais elle a plein d’ingrédients et une concoction assez lente (toute une année scolaire). Car il s’agissait bien d’une expérimentation, et je remercie de tout cœur le collège Alain d’avoir accepté de se lancer avec nous dans ce programme d’Éducation Artistique et Culturelle (EAC), dont vous avez entre les mains l’édition de restitution : son résultat. 

Trois artistes femmes, vivant et travaillant en Normandie, ont été invitées à collaborer avec trois classes de collégien.ne.s. Je connaissais déjà Jade Moulin, Héloïse Bariol et Ludivine Mabire, et savais qu’en plus de partager toutes les trois un univers graphique qui leur est propre, fin et coloré, elles ont aussi une pratique du mélange, une manière de jouer avec la porosité entre les médiums, les techniques et les disciplines. 

 

D’abord, Jade Moulin

En micro-résidence en février, elle était conviée à mener un projet de recherche plastique au sein du collège en profitant d’un temps, d’un espace et d’un budget. Comme elle travaillait sur une série de représentations (réalistes) de photographies floues, il m’a semblé intéressant de montrer à la classe qui l’a rencontrée la beauté dans l’erreur, ici délibérée - et finement réalisée. Les élèves ont suivi ses tests pour créer de nouveaux flous avec du pastel sec et gras, du crayon, du feutre, etc. Ils et elles ont vu ce qui fonctionnait - ou pas, et ont essayé à leur tour. Des tâtonnements rarement visibles, en tout cas que l’on ne ressent pas - ou peu - en visitant une exposition.

 

Puis, Héloïse Bariol

Artiste et céramiste, elle produit des objets à la lisière entre l’utilitaire et le sculptural. Entre ces pratiques, elle est aussi curatrice avec « 180 litres » : son micro-lieu d’exposition en céramique blanc au volume de son four, où elle invite des artistes à exposer. Elle avait ici pour objectif de créer, avec une seconde classe, une exposition à partir d’une collection - celle de l’Artothèque de la Maison des art de Grand-Quevilly. Comme une bibliothèque, les adhérent.e.s de l’Artothèque viennent y emprunter des œuvres. C’est à partir de cette idée d’emprunt et d’espace domestique qu’Héloïse a pensé une forme de jeu. Les élèves ont eu comme consigne de choisir, chacun.e, une œuvre qui leur faisait penser à un objet de leur maison. Une trentaine de tableaux, dessins et photographies ont ainsi été accrochés sur tout un mur du SHED - site de l’Académie, et en face de ce mur, les objets correspondants. Il fallait chercher le lien, parfois formel ou chromatique, parfois plus personnel et loufoque. Quelques sculptures ont aussi été présentées, dont une sélectionnée par l’artiste et montrée dans 180 litres au sein de l’exposition, pour boucler la boucle.

 

Enfin, Ludivine Mabire

Le graphisme, c’est à la fois son métier et sa pratique artistique, selon le degré de liberté que lui donnent ses commanditaires. Pour ACADEMIX elle devait produire, accompagnée d’une troisième classe de collégien.ne.s, un magazine qui restitue les trois volets du programme. Les élèves étaient les journalistes, moi l’éditrice et Ludivine mettait en forme. Mais après des ateliers de pliage, de mise en page, d’interviews, de croquis et de maquettage, ce projet ambitieux mais contraignant a évolué et s’est transformée en ceci : une édition d’artiste, forme plus libre, légère et expérimentale, moins exhaustive mais reflétant mieux toute cette année.

 

Sans objectif précis sinon de faire découvrir une autre manière de collaborer avec des artistes, ACADEMIX se veut un programme d’EAC à l’image de la démarche et des réflexions artistiques d’aujourd’hui. Il incarne aussi la vocation du SHED de soutenir et accompagner la recherche, et par extension le désir de son équipe de faire exister des moments comme celui-ci : un centre d’art, des élèves et des artistes qui, ensemble, essayent des choses, pour voir. 

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